Projet d’enseignes de Montréal

 

Emplacement original

667 Boul Henri-Bourassa E


Lieu d’exposition actuel

MEM-Centre des mémoires montréalaises


Année d’acquisition

2020


Nous remercions

Émilien Masseau, Camille Jurek, Catherine Ouellet-Cummings, and Julien Boisseau

Frites Lesage

Frites Lesage a une histoire mouvementée. Ce casse-croûte qui a longtemps été le pilier d’Ahuntsic avait une enseigne au néon à canal fermé et au bandeau de plastique jaune affichant le style cursif qui a orné chaque établissement Frites Lesage depuis la fin des années 1940. L’enseigne était suspendue face à l’avenue Millen, soit dans le stationnement derrière le restaurant. Mais contrairement à l’histoire de l’ancienne friterie préférée d’Ahuntsic, cette enseigne ne remonte pas aux origines de l’établissement. En effet, nous croyons que l’emplacement final de l’enseigne à l’avenue Millen n’était peut-être que temporaire, car elle a pu être déplacée d’un autre emplacement de Frites Lesage. L’histoire commence véritablement en 1940, lorsque la Ville de Montréal double la mise sur son infrastructure de transport. Afin d’accommoder les travailleurs qui devaient se rendre à l’usine, la Ville a développé son système de tramway en prolongeant ses lignes et en en construisant de nouvelles. Benjamin Lesage possédait une propriété au 2910, rue Perras, à quelques pas de l’intersection où se croisaient les trams n° 24 de Saint-Denis et n° 40 de Montréal-Nord, fraîchement prolongés. Pour Benjamin, c’était une occasion d’affaires exceptionnelle. En 1942, Frites Lesage a commencé à nourrir les masses ouvrières affamées et en déplacement avec des poutines et des hot-dogs.

Comme les affaires roulent à bon train, Lesage s’implante stratégiquement au coin de Millen, 667, Henri-Bourassa, initialement juste en face d’un terminal d’autobus achalandé et de ce qui est maintenant le métro Henri-Bourassa. C’est ici que notre enseigne a été initialement installée. En 1959, Lesage a vendu l’entreprise à son fils Philippe qui a ouvert un autre restaurant à l’angle de Gouin et De Lorimier. Les deux établissements ont été vendus au milieu des années 1990 avant de perdre lentement leur clientèle et de fermer définitivement en 2017. Le site de Millen a été acheté et rénové dans le cadre du projet d’embellissement des Jardins Millen.